L'autre village français n'oublira pas

Dans Bourges ville moyenne au coeur  de la France  
 L'aviation allemande avait construit un aéroport 
sur  ses arrières
 tout près de la ligne de démarcation 
 Mes grands parents habitaient près des pistes
 qui desservaient les départs pour bombarder l'Angleterre... 
 Dans ces lieux s'organisait des combats secrets
 dont mon père menait des lignes résistantes.

Le quai de la gare en 44

 De longs et immenses trains arrivaient
 les familles espéraient , attendaient le coeur battant
serait-il la ?reviendrait -il ? le vent enneigé soufflait
 Rien n'arrivait , maman enroula son écharpe
et reprit le chemin de la maison  quand  soudain un bel officier français
 lui dit " que fais tu là  ?ce n'est pas pour toi
 le bras sur ses épaules il la raccompagna vers la ville.

Un soir de 43

 Les soirs d'automne étaient froids et très sombres
 maman devait rentrer seule chez ses parents à l'autre bout du boulevard
La ville était très surveillée pour l'aéroport des Ennemis
 entendant chacun de ses pas sur les cailloux du trottoir ... 
quand un régiment de surveillance se profila
 le coeur battant à la recherche d'un abri
qu'elle trouva a quelques mètres au pied d'un arbre du canal.
 Les bottes cloutées des allemands cadensaient l'instant 
sans s'arrêter ni parler ,
l'émotion à son comble elle les entendit s'éloigner.
 elle quitta ses chaussures pour éviter le moindre bruit
 les pieds gelés , La gorge serrée elle poussa   la porte familiale.
 jamais tu ne reviendras si tard après l'étude

La vie par procuration

Elle mettait du pain dur sur la fenêtre du grenier 
pour les moineaux les pigeons elle descendait lentement
l'escalier  de bois ciré pour ne pas tomber. 
Depuis le départ d'André son mari tant aimé
 elle tournait dans la grande maison de la rue Littré. 
A chaque visite c'était triste de la quitter 
surtout de la voir pleurer ,le long de la place de la Nation.