lundi 30 juin 2014

mon mandat transgénérationnel


Il existe je le porte à mon tour
comme les écoliers de mon époque , la crainte m'envahit irraisonnée..
Sans baisser les yeux , le nez sur ma blouse , la terreur de faire du mal m'obsède ;
" coupable de craindre"demeure une hantise bien ancrée ...
je crois en la justice des hommes  même si des symptômes d'addiction à mon prédateur
en freinent le jugement 
le vocabulaire s'appauvrit , la pensée dérape sur la peur
 chaque jour je pense à lui et à ce qu'il m'est légitime de défendre ad vitam ..

Les craintes sociales de ma maman sont imprimées
Les convictions sociales de mon père le sont aussi...
La foi autour d'une existence correcte ,à la prise en charge de ses actes
L'intérêt de la découverte positive est induit par  l'attitude de ma grand mère .

Il m'arrive d'entendre les bottes des nazis entrer dans la maison rue  Littré
mon père se sauve, saute le grand mur de la cour 
grand père est emprisonné pour avouer le rôle de son fils
les captifs sont jetés dans des puits arrosés d'essence brulés

Quand je passe près du canal je regarde l'eau 

là ou les camarades de mon père ont été fusillés
comme les gueules cassées de l'autre guerre, son âme était cassée
 Rongé par des regrets une décision de replis l'a peut-être sauvé ?

Oui mais, Félix était revenu de la grande boucherie de 14,
les oreilles pleines des feux de l'artillerie, les yeux effrayés par le carnage
revenu aux usines d'armement il lança un garot sur les poutres de fer
 et monta sur sur une caisse à fusils pour oublier
le guet autour de ces rescapés l'a récupéré...
deux ans plus tard le même élan le repris le sauvetage fut le même...

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